5 rituels inattendus pour débloquer l'écriture.
#177 Ou ce que les écrivains peuvent nous apprendre sur la régularité.
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Au programme
L’importance des rituels
Amélie Nothomb et son thé noir
Amy Tan et sa bougie
James Cameron et ses trois bureaux
Haruki Murakami et sa discipline de fer
Julia Cameron et ses Morning Pages
Mot de la fin
L’importance des rituels
Le vrai danger d’une stratégie de personal branding n’est pas de mal faire. C’est d’arrêter.
C’est ce que j’observe le plus souvent : des gens qui publient avec enthousiasme au début, puis qui finissent par disparaître. Non pas parce qu’ils n’ont plus rien à dire, mais parce qu’ils s’épuisent à compter sur la motivation.
La motivation est instable. Elle fluctue avec les saisons, les humeurs, les résultats visibles ou non.
Ce qui fait la différence, c’est la discipline. Et le meilleur moyen d’être discipliné, c’est d’installer des rituels, pour ne plus avoir à y penser.
Pour comprendre comment installer ces rituels, le meilleur terrain d’observation, ce n’est pas LinkedIn ni le marketing, mais l’univers des artistes et des écrivains. Car s’il y en a bien certains dont le métier dépend de leur capacité à produire jour après jour alors que rien ne les oblige à le faire, c’est bien eux.
Pour cette édition des Persos de Maud, j’ai dégoté 5 rituels d'écrivains connus, pour vous inspirer à vous y mettre, et à ne surtout pas lâcher.
Amélie Nothomb et son thé noir
Chaque matin, Amélie Nothomb s’installe à son bureau avec une théière entière de thé noir. Pas une tasse. Pas deux. Une théière entière, qu’elle boit tout en écrivant. Elle affirme que chaque écrivain a besoin d’une boisson pour accompagner son travail, qu’il s’agisse de café, de vin, ou dans son cas de thé. Pour elle, ce n’est pas une coquetterie : c’est un rituel qui marque l’entrée en écriture.
Principe neuroscientifique : l’ancrage contextuel.
Ce type de rituel repose sur un mécanisme puissant : l’association entre une sensation et un état mental. Le cerveau relie une odeur, un goût, une texture à une activité précise. Le parfum du thé noir devient alors un signal pour déclencher le mode “travail créatif”.
Ce n’est pas anodin que ce soit une boisson : les sens chimiques (odorat et goût) sont directement reliés au système limbique, la zone du cerveau qui gère les émotions et la mémoire. C’est pour cela que certains arômes suffisent à faire remonter des souvenirs très anciens ou à réactiver un état psychologique précis.
Ce que vous pouvez en retenir : inutile d’attendre une inspiration soudaine. Créez volontairement vos déclencheurs sensoriels. Choisissez une boisson, un parfum, un objet que vous réservez exclusivement au moment d’écrire ou de créer. Au bout de quelques jours, vous remarquerez que ce simple geste agit comme un interrupteur : il coupe le bruit extérieur et vous plonge directement dans votre bulle.
Amy Tan et sa bougie
Dans sa Masterclass sur l’écriture (que je recommande vivement d’ailleurs), Amy Tan, autrice du best-seller Club de la chance (The Joy Luck Club), dit commencer toutes ses sessions d’écriture en allumant une bougie. Un petit geste en apparence très simple mais qui lui permet de se conditionner.
Principe neuroscientifique : le ritual priming.
Les chercheurs appellent ça l’amorçage rituel. Un petit geste répétitif agit comme une transition psychologique : il envoie un signal clair au cerveau qu’on change d’état, qu’on bascule du quotidien à la création.
D’un point de vue cognitif, c’est un déclencheur associatif. La répétition du geste renforce progressivement l’association entre l’action (allumer une bougie) et l’état mental recherché (écrire).
C’est le même principe qu’une prière avant un repas, un rituel de sportif avant une course, ou même le fait d’écouter toujours la même musique pour se concentrer. Ce n’est pas rationnel, mais ça fonctionne, parce que le cerveau adore les repères symboliques.
Ce que vous pouvez en retenir : créez un rituel de passage. Cela peut être allumer une bougie, ouvrir toujours le même carnet, écrire avec un stylo particulier ou même écouter une chanson précise. Peu importe ce que c’est. Ce qui compte, c’est que ce geste devienne un signal clair : “à partir de maintenant, j’entre dans mon espace créatif.”
James Cameron et ses trois bureaux
En 1983, James Cameron a 29 ans, et il n’est encore personne à Hollywood. Son premier film, Piranha 2, est un désastre et sa carrière menace de s’arrêter avant même d’avoir commencé. Mais un jour, trois coups de fil changent la donne : on lui propose d’écrire Terminator, la suite d’Alien, et le scénario de Rambo II.
Trois films, trois univers, trois mois pour tout livrer. Le jeune Cameron devait faire ses preuves, alors il a accepté.
Il a acheté trois bureaux et les a installés dans trois pièces différentes de sa maison. Un bureau pour Terminator, un bureau pour Aliens, et un bureau pour Rambo. Dès qu’il bloquait sur une scène, il se levait, changeait de pièce et reprenait l’écriture d’un autre projet.
Principe neuroscientifique : La segmentation contextuelle.
Quand une tâche est systématiquement associée à un lieu ou à un environnement distinct, le cerveau crée des connexions spécifiques. Ces connexions facilitent le retour « automatique » à la tâche dès que vous retrouvez le même contexte.
C’est pour ça que certaines idées vous reviennent uniquement quand vous repassez par la cuisine, ou que vous relisez un dossier à l’endroit exact où vous l’aviez laissé. Le lieu agit comme un raccourci cognitif.
En cloisonnant ses bureaux, Cameron a utilisé ce principe sans le savoir : chaque pièce jouait le rôle d’un déclencheur mental. En changeant d’espace, il réinitialisait son attention et réduisait le coût du passage d’une histoire à l’autre.
Ce que vous pouvez en retenir : même si vous n’avez pas trois bureaux, vous pouvez créer vos propres “espaces tiers”. Un coin de table réservé à l’écriture. Un carnet dédié à un seul projet. Ou même écrire toujours au même café. C’est la cohérence de l’espace qui crée la cohérence mentale.
Haruki Murakami et sa discipline de fer
Haruki Murakami vit les journées à l’infini. Lever à 4h, écriture pendant cinq à six heures, puis course à pied de dix kilomètres ou une heure de natation. L’après-midi est consacré à la lecture et à la musique, avant de se coucher tôt.
Il répète ce cycle chaque jour, pendant des mois, jusqu’à la fin d’un roman. Murakami décrit cette régularité comme une forme d’hypnose : l’enchaînement mécanique des mêmes gestes entraîne son esprit dans un état créatif durable. Écrire n’est plus un effort de volonté, mais une conséquence naturelle de la routine.
Principe neuroscientifique : les habitudes et l’automatisme.
En neurosciences, plus une routine est fixe, moins elle dépend de la motivation.
Le cerveau adore économiser son énergie : lorsqu’une séquence se répète, elle est “câblée” dans les circuits neuronaux et finit par devenir automatique. L’acte ne nécessite plus de décision consciente, ce qui libère l’esprit pour d’autres tâches.
La créativité bénéficie de ce relâchement. Au lieu de lutter contre la procrastination, l’écrivain entre dans un état fluide, porté par le rythme de son corps.
Ce que vous pouvez en retenir : ne laissez pas l’écriture dépendre de votre humeur. Fixez une heure, une durée, une séquence précise, et répétez-la. Même une micro-routine suffit : relire vos notes en buvant un café, écrire une demi-page chaque soir à la même heure. À force de répétition, l’écriture cesse d’être une bataille intérieure pour devenir autant une évidence que de se brosser les dents.
Julia Cameron et ses Morning Pages
Dans son livre “The Artist’s Way”, Julia Cameron a popularisé un rituel aujourd’hui suivi par des milliers de créateurs : les Morning Pages.
Chaque matin, au réveil, écrire trois pages manuscrites sans s’arrêter. Peu importe si c’est incohérent, banal, répétitif. Le but n’est pas de produire un texte lisible, mais de vider l’esprit, d’évacuer le bruit intérieur. Une fois cette purge mentale effectuée, la place est faite pour la créativité.
Personnellement, je pratique ce rituel depuis 2 ans. Mon carnet est devenu un espace où j’ose explorer. J’ose faire des ratures, ne pas finir mes phrases, changer de sujet en plein milieu, faire des erreurs de syntaxe… who cares?! Personne ne le lira jamais. Et, étonnamment, c’est dans ces pages brouillonnes que j’ai découvert le plus de techniques d’écriture.
Principe neuroscientifique : le flow et la désinhibition.
Les chercheurs parlent d’inhibition cognitive : notre cerveau passe son temps à filtrer, corriger et critiquer nos propres pensées. Ce “juge intérieur” ralentit l’écriture et bloque la spontanéité.
Écrire trois pages sans lever le stylo court-circuite ce mécanisme. On désactive temporairement la zone du cerveau associée au contrôle (le cortex préfrontal) et on active au contraire les circuits liés à la fluidité et à l’association d’idées.
C’est ce qu’on appelle l’effet de désinhibition : une baisse des contraintes mentales qui ouvre la porte au flow, cet état où les idées circulent librement, sans effort conscient.
Ce que vous pouvez en retenir : essayez le freewriting. Fixez dix minutes où vous écrivez sans lever le stylo. Vous serez surpris de voir ce qui surgit quand vous cessez de vous censurer.
Mot de la fin
Et si jamais vous vous demandez les rituels qui m’aident moi à continuer tous les jours depuis 4 ans, en voici quelques-uns :
J’ai quelques musiques que j’écoute en boucle quand je veux me mettre en mode “écriture”.
J’ai des carnets dédiés à l’écriture. Le simple fait de le sortir, couper l’ordinateur, mettre de la musique dans les oreilles, et de prendre un stylo me met en jambes.
En ce moment, je teste d’allumer une bougie à chaque fois que je commence une session d’écriture. J’aime bien.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
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Édition passionnante Maud (et utile !) :)
Je travaille sur le navigateur Arc depuis plus de deux ans, et j'avais du mal à expliquer pourquoi j'aime tant cet outil. Je viens de comprendre, grâce à ta newsletter, que c'est parce que j'ai pu segmenter mes espaces de travail : une couleur / icône pour la production, une autre pour le commercial, une autre pour la vie perso, etc.
Maintenant, je sais :)
Merci pour cet article intéressant - c'est sympa de lire effectivement les rituels de certains auteurs/ autrices.
Perso, j'utilise un cahier et un crayon que j'aiment beaucoup ! Cela me mets dans une situation ou je sais que je vais aimer l'instant qui va suivre !
Par contre, avec l'été, j'ai ralenti ce petit trux et maintenant c'est difficile de le reprendre.
Des conseils par hasard ?
Merci, Laetitia