Comment tu trouves encore des choses à dire ?
#135 Ou comment on trouve toujours des idées sur la durée.
Hello 👋
Bienvenue dans cette édition #135 des Persos de Maud ! On est désormais 19,700 dans cette newsletter. Que tu sois là depuis le début, ou que tu viennes de me découvrir, merci de me lire ❤️.
L’Halloween des entrepreneurs
L’administratif a toujours été ma bête noire.
Tous les mois, mes justificatifs de toasts à l’avocat se perdent entre les poches de mes manteaux, différents sacs à main, et méandres de mon appartement — au plus grand dam de ma comptable, et malgré les relances de mon assistante.
C’est pour ça que je suis toujours en quête d’outils vraiment utiles, ceux qui allègent la charge mentale et font gagner du temps.
C’est le cas d’Axonaut. Tout est réuni au même endroit : la comptabilité, la facturation, la gestion des dépenses, et aujourd’hui, même le compte pro. Plus besoin de jongler entre la banque et le logiciel de gestion.
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Au programme
Une balle et une question.
Comment tu fais pour trouver des choses à dire ?
N’y a-t-il pas une limite à ton sujet ?
Est-ce que tu n’as pas fait le tour ?
Conclusion
Une balle et une question
Samedi 19 octobre, sur les coups de 16h30, dans un bled paumé en Normandie, à la table de ping-pong. On m’avait invitée à passer un week-end avec une vingtaine d’entrepreneurs que je ne connaissais pas, ou à peine. Alors qu’on s’échangeait quelques balles à deux contre deux, la conversation s’est tournée sur mon activité.
Ping. À ma diagonale, Flora, une entrepreneuse approchant la quarantaine m’assaillait autant de questions que de balles. Pong.
“Et tu fais ça depuis combien de temps ?”. Ping.
“Presque quatre ans.” lui ai-je répondu.
“Mais, comment tu fais pour trouver encore des choses à dire ? Je veux dire, il y a un moment où t’as fais le tour non ? Regarde, moi, en RH, il y a quand même des limites à ma science.” Pong.
J’ai trouvé sa question intéressante, car en réalité, elle comprend trois questions :
Comment tu fais pour trouver des choses à dire ?
N’y a-t-il pas une limite à ton sujet ?
N’y a-t-il pas un moment où tu finis par t’ennuyer de ton sujet ?
Prenons chacune d’entre elles.
Comment tu fais pour trouver des choses à dire ?
En mars dernier, je suis tombée sur un article de l’auteur Neil Gaiman dans lequel il expliquait où est-ce qu’il trouvait ses idées : “C'est en rêvant que l'on trouve des idées. On trouve des idées quand on s'ennuie. On trouve des idées tout le temps. La seule différence entre les écrivains et les autres personnes est que nous remarquons quand nous le faisons. On trouve des idées en se posant des questions simples. La plus importante de ces questions est simplement : “Et si... ?”
Vous et moi, nous ne sommes pas dans la fiction. À l’inverse de Neil Gaiman, nous n’avons pas à faire sortir des personnages et des scénarios du néant pour créer du contenu. En revanche, comme lui, je pense que les idées viennent de questions.
Pour moi, les meilleures questions sont celles de mes clients, voire même de mes prospects. En call, je porte toujours une grande attention aux questions qu’ils me posent et stocke chacune d’entre elles dans un petit tiroir de ma mémoire. En parallèle, je cherche des réponses. Quand j’ai un casier “question” qui déborde avec un dossier de “recherche associé” bien remplie, je sais que j’ai un sujet sur lequel écrire. La question de Flora est une question qu’on m’a posée une centaine de fois, mais pour la première fois, je sentais que j’avais suffisamment de ressources pour y répondre.
Et si vous n’avez pas de clients ou de prospects ? Dans ce cas, quelles sont les questions que vos amis ou famille vous ont posées au sujet de votre discipline ? Flora n’était ni une cliente ni un prospect pour moi. Pourtant, sa question était tout aussi pertinente.
Et si vous ne trouvez pas de réponse parfaite à la question ? Ce n’est pas grave. Vous pouvez quand même partager les pistes et ressources que vous avez trouvées, ou le processus que vous avez emprunté. Pour quelqu’un qui se pose la question, ces informations seront de l’or. Rappelez-vous qu’être un expert ne veut pas dire avoir réponse à tout. Ça veut dire être une étape plus loin. Dire “je n’ai pas trouvé la réponse après avoir tenté X et Y” est de l’expertise.
N’y a-t-il pas une limite à ton sujet ?
J’ai trouvé ça intéressant que Flora parle utilise le mot “science”. Car, même si la vente, l’écriture, la psychologie, la naturopathie, le coaching, et bien d’autres, sont des sciences “molles”, elles n’en restent pas moins des sciences, et dès lors, cela fait de vous et moi des scientifiques. Or, la science n’a pas de limites.
Prenons mon domaine d’activité : le personal branding. Si on s’intéresse uniquement à ce qui existe déjà, on peut vite faire le tour effectivement. Mais le personal branding est une science nouvelle qui comprend beaucoup d’inconnues. Voici par exemple quelques questions que je me pose encore aujourd’hui :
Pourquoi a-t-on peur de se mettre en avant ? Certains sont-ils affranchis de cette peur ?
Jusqu’à quel point peut-on influencer la perception que les autres ont de nous ?
Quel est le véritable ROI d’une stratégie de personal branding ?
Quels sont les vrais risques du personal branding ?
Comment inspire-t-on confiance ?
Chaque newsletter et post Linkedin sont des tentatives de réponse à ces problématiques. C’est parce que personne n’a encore trouvé de réponse claire que j’ai encore beaucoup de choses à écrire.
Je ne vais pas vous mentir, s’attaquer à des questions dont on n’a pas la réponse peut donner le vertige. Depuis tout petit, on nous félicite de connaître la réponse, et on nous punit de ne pas la connaître. Mais on ne nous a pas encouragés à simplement dire : je la cherche (à part en philosophie, matière qui ne dure qu’un an de notre vie scolaire, quand on a la chance de tomber sur un prof qui ne nous demande pas simplement de recracher les dires de Descartes ou Platon).
Pourtant, chercher des réponses aux questions auxquelles personne ne semble avoir encore trouvé de réponse est une prouesse en soi qui mérite d’être partagée. Vos réflexions pourraient faire avancer votre science, même d’un chouilla. À mon échelle, j’espère que je contribue à la science du personal branding.
Est-ce que tu n’as pas fait le tour ?
Cette question fait partie de celles auxquelles je cherche activement une réponse. Et, quand je cherche une réponse, ma première réaction est d’aller en parler avec d’autres personnes. L’occasion s’est présentée un soir de juillet, lors d’un dîner que j’avais organisé avec trois autres créateurs de contenu.
“J’ai une question pour vous.“ ai-je commencé.
“Comme moi, vous écrivez pour partager ce que vous avez appris et aider les autres à atteindre leur objectif. Est-ce que ça vous arrive d’avoir trop maîtrisé un sujet, au point d’être ennuyé à l’idée d’écrire dessus ? Comment vous gérez cette problématique ?”.
À mon plus grand soulagement, j’ai vu les trois visages en face de moi acquiescer à l’unisson. Manifestement, avoir le sentiment d’avoir fait le tour est une problématique courante.
Pour y remédier, le premier créateur a choisi de n’écrire que sur des sujets qu’il ne maîtrise pas à la perfection, donc des sujets sur lesquels il est encore en phase d’apprentissage.
La deuxième créatrice fonctionne par cycles. Elle reprend des contenus qu’elle a écrits il y a plusieurs années et se demande ce qui a changé aujourd’hui. Est-ce qu’elle est toujours d’accord ? Est-ce qu’elle le dirait autrement ?
Le troisième, lui, croit à la distance. Un sujet a toujours plusieurs facettes, mais on a tendance à n’en voir qu’une seule à la fois. En s’éloignant du sujet pendant un moment et s’autorisant à faire autre chose, il n’est plus le même en revenant — et son regard sur le sujet non plus.
En y réfléchissant, je pense que l’écriture de non-fiction est corrélée au cycle d’apprentissage. En fonction de la phase dans laquelle on se trouve, on ne pourra pas écrire la même chose :
Phase initiale : partagez ce que vous découvrez, ce qui vous inspire.
Phase d’accélération : c’est le moment de restituer ce que vous apprenez.
Phase de maturation : là, il faut préparer le cycle suivant, se remettre en zone d’inconfort et d’étudiant.
Conclusion
Fondamentalement, il est impossible de faire le tour d’un sujet. N’importe quel sujet, aussi petit qu’une goutte d’eau sur une feuille d’arbre soit-il, est d’une complexité qu’une vie humaine entière ne saurait expliquer.
10 minutes de discussion avec un enfant de 5 ans et cinq “pourquoi ?” suffisent pour comprendre qu’on ne comprend pas grand-chose au monde qui nous entoure.
Flora est une entrepreneuse qui approche la quarantaine. Avec plus de dix ans d’expérience en RH, elle n’est qu’une victime de plus à la liste très longue des victimes du syndrome de l’expert. Syndrome qui nous fait oublier qu’on ne sait pas grand-chose.
L’écriture est un exercice tellement difficile, que même aidé de Chat GPT, il faut une sacré dose d’enthousiasme pour s’y mettre. Or, quand on pense déjà tout savoir de ce qu’on doit écrire, et qu’il n’y a qu’à le faire, l’écriture se transforme vite en un exercice de torture mentale.
Le problème, ce n’est pas le sujet ni de trouver des idées. Le problème, c’est notre rapport au sujet, notre manque d’enthousiasme et de curiosité. La vraie question à se poser est donc en réalité : Comment garder de l’enthousiasme et de la curiosité vis-à-vis de mon travail ?
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
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C est l objective de tout cela est ce un business??
Je suis bluffée par tes propos. Je n’avais jamais vu les choses de cette manière. Tu me permets de comprendre pourquoi j’ai eu du mal à écrire sur mon blog au bout de 15 ans.