Les réseaux sociaux ne sont pas faits pour tout le monde.
#89 Ou comment publier quand on n'aime pas les réseaux sociaux.
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Au programme
“Je n’ai pas le temps”
“Je n’aime pas”
Retrouver le plaisir
Créer son stock
Le lièvre et la tortue
“Je n’ai pas le temps”
Depuis quelques mois, j’accompagne un dirigeant qu’on appellera Simon, qui a décidé de communiquer sur Linkedin “parce que c’est important de communiquer sur Linkedin”, mais qui, de toutes évidences, n’en a pas envie.
Je n’écris pas les posts de mes clients. Je préfère leur apprendre à pêcher que de leur donner le poisson. À chaque session, ils viennent avec des brouillons de contenus, et on travaille à partir de là. Sauf que très rapidement, Simon s’est trouvé des excuses :
“Excuse-moi, je n’étais pas du tout inspiré cette semaine. Je n’ai pas réussi à trouver des idées de posts.”
“Désolé, ces derniers jours c’était l’enfer au boulot, je n’ai pas eu le temps de rédiger des contenus.”
“Est-ce qu’on peut décaler la session ? Je n’ai pas eu le temps d’avancer, ma fille était malade toute la semaine.”
Étrangement, moi non plus je n’ai jamais le temps d’avancer sur mon livre. En revanche, cette semaine j’ai eu le temps de percer mon mur pour poser mes cadres, nettoyer mes brosses à cheveux, répondre à des centaines de commentaires sur Linkedin, regarder Harry Potter à L’école des Sorciers pour la cinquantième fois, et purifier l’air de mon appartement avec de la fumée de sauge (intéressant comme expérience soit dit en passant).
“Je n’ai pas le temps” est toujours une excuse qui cache une vraie raison :
J’ai peur de ne pas y arriver.
J’ai peur de ce que les autres vont en penser.
J’ai peur de réussir et des conséquences que ça pourrait avoir.
Parfois, la peur se cache derrière une excuse intermédiaire. “Maud” m’a dit Simon, “Je doute de l’intérêt de Linkedin”. Non, il ne doute pas de l’intérêt de Linkedin. S’il pouvait prendre une pilule magique qui lui permettrait d’être sûr et certain de faire des posts à plusieurs milliers de vues et qui lui amènent des clients, il signerait tout de suite. Non, il a peur de ne pas y arriver.
“Je n’aime pas”
Simon a peur de ne pas y arriver parce qu’il est en décalage. Lors de nos premières sessions, je lui ai expliqué l’intérêt de faire des posts sur des sujets larges, de vulgariser le propos, et de faire des accroches très copywritées.
Sauf que Simon n’aime pas ce genre de contenus. Lui, il aime la profondeur. Il aime les contenus très techniques dans lesquels il apprend de vraies choses.“Ce contenu n’a pas sa place sur Linkedin” se met-il à penser; et “Ceci n’a sa place sur ce réseau” n’est rien d’autre que la croyance “Je n’ai pas ma place ici”.
“Je ne suis pas comme il faudrait être” est une croyance très courante chez les gens qui n’osent pas prendre la parole sur Internet et se mettre en avant. Sauf qu’encore une fois, il s’agit d’une peur. En vérité, il y a de la place pour tout le monde. Simon n’est pas le seul à aimer la profondeur et les posts pleins de valeur.
Retrouver le plaisir
Mais ça, ce sont des arguments que Simon n’était pas prêt à entendre à ce stade. Ce sont des arguments objectifs et rationnels pour un problème émotionnel. Alors, dans un premier temps, je lui ai proposé des exercices pour l’aider à retrouver du plaisir :
Un carnet de bord :
Écrire juste une page tous les jours pour documenter ce sur quoi il travaille. Qu’est-ce qu’il a fait ? Quelles sont les problématiques qu’il rencontre ? Quelles sont les solutions auxquelles il pense ? Qu’est-ce qu’il a appris ? Ce carnet n’a pas vocation à être montré ni lu par d’autre. Il est pour lui. C’est son espace dans lequel il peut écrire ce qu’il veut.
L’intérêt du carnet de bord, c’est que son inconscient finisse par assimiler qu’on peut écrire sans pression. Au début, il jugera ce qu’il écrira en se disant que ce n’est pas intéressant, qu’il n’a pas fait assez ou que sais-je. Puis, petit à petit, il finira par comprendre que personne à part lui ne lira ce qu’il a écrit dedans et qu’il peut faire ce qu’il veut. Petit à petit, il écrira pour lui.Un carnet de lecture :
Dans ce carnet, le principe est d’interagir avec ce que tu lis. Qu’est-ce que tu penses de ce que tu lis ? Pourquoi tu trouves ça intéressant ? Quelles idées cela génère ? Qu’est-ce que tu as aimé ou non ?
Quand on lit, on a tout un tas d’idées qui nous passent par la tête qu’on a tendance à laisser s’évaporer pour continuer sa lecture. Pourtant, c’est là que se trouve l’inspiration qui nous manque tant quand on est face à notre feuille blanche. Le but de ce carnet est de nourrir son esprit créatif et de prendre conscience du nombre d’idées et choses intéressantes qu’il est capable de trouver.
Je n’avais donné que ces deux choses à faire à Simon. Une semaine après, quand on s’est retrouvé en session, il m’a dit avoir écrit tout un article sur un sujet dont il s’est rendu compte avoir accumulé beaucoup de matière grâce aux deux carnets. C’était sa problématique du moment, et il a naturellement lu beaucoup de choses dessus. Les deux se sont nourries, et il a écrit.
“J’étais inspiré” m’a-t-il dit.
Non, il n’était pas inspiré. Il a laissé son inspiration parler.
Créer son stock
Maintenant, Simon se retrouve avec un long article “non adapté” à Linkedin, mais ce n’est pas grave, car ce qui est important, c’est que la machine soit relancée. Simon a “miraculeusement” trouvé le temps qu’il n’avait pas pour écrire quelque chose qu’il aime et dont il est fier.
Alors, je lui ai conseillé d’écrire une newsletter. Après tout, pourquoi “c’est important d’être sur Linkedin”, ou Instagram, ou TikTok ou n’importe quel réseau ? Alexandre Dana ne communique sur aucun réseau social, ça ne l’a pas empêché de faire grimper sa newsletter à +200k abonnés et de se faire connaître en publiant deux livres.
C’est la distinction que Robin Sloan fait entre le Stock et le Flow :
Le Flow : Les contenus quotidiens. Ils ont pour objectif de rappeler qu’on existe.
Le Stock : Les contenus qui durent dans le temps.
Ce sont ces contenus de Stock qui créent une base de fans. Je suis prête à parier que vous ne suivez pas JK.Rowling sur les réseaux sociaux, et pourtant, tout le monde connaît son nom, parce qu’elle a fait du Stock. Ce sont les vidéos Youtube de Léna Situations qui lui ont permis d’avoir une base de fans prêts à faire 3h de queue pour entrer dans son pop-up store — pas ses stories Insta.
En fait, c’est une question d’attention. Avoir 30 secondes de l’attention de quelqu’un sur un post Linkedin vaut nettement moins que 2h sur un livre.
Quand on regarde toutes les têtes d’affiche avec un personal branding fort depuis plusieurs années, elles ont toutes investi dans le Stock : Paul Graham et son blog, Austin Kleon et ses livres, Seth Godin et ses livres, ou encore Mathieu Stefani avec son podcast. Le flow n’est qu’un moyen de faire découvrir leur stock et de rester dans les esprits des gens au quotidien.
Le lièvre et la tortue
Alors, oui, privilégier le Stock plutôt que le Flow a un coût : celui de la rapidité.
Les réseaux sociaux sont un outil formidable pour se faire découvrir par une audience très large. Sur Linkedin, tu peux faire des centaines de milliers de vues si tu joues le jeu. Pareil sur Instagram si tu fais des Reels. Même chose aussi sur TikTok où l’algorithme est encore en mode casino, ça veut dire qu’il booste souvent une de tes vidéos pour t’inciter à créer plus de contenus, car la plateforme naissante a besoin de créateurs.
Ne pas aller sur les réseaux sociaux, c’est espérer une croissance par le bouche-à-oreille, et donc une croissance lente. Mais rappelons-nous de l’histoire du lièvre et de la tortue.
Je remarque aussi un phénomène intéressant quand mes clients bloqués se concentrent sur le Stock plutôt que le Flow. Ça leur créer un espace d’expression à eux, dans lequel ils éprouvent du plaisir et reprennent confiance. Étonnamment, prendre la parole sur les réseaux sociaux devient moins stressant, car ce n’est plus l’unique représentation publique qui existe d’eux.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
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J'ai la même expérience ! Quand j'écris ma newsletter, je me sens à l'aise, j'y trouve beaucoup de plaisir (même si certaines éditions sont dures à sortir), tout l'inverse de quand je poste sur Linkedin !
Je crois que cela vient du fait que, pour la newsletter, les personnes choisissent de s'inscrire et cela me rassure de savoir qu'elles ont envie de m'écouter.
Merci pour cette édition !
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