Oui, l'écriture est chaotique.
#147 Ou pourquoi trouver ça difficile ne fait pas de vous un "mauvais" écrivain.
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Au programme
Le système parfait n’existe pas
Le mythe de l’écriture fluide
L’écriture est chaotique
Traverser les jours difficiles
Cherchez la discipline
Le système parfait n’existe pas
Lundi 03 février. 15h37. J’écris dans mon carnet de bord :
Je vois le temps passer et je me dis que je suis encore là à tout écrire sauf la newsletter. Aujourd'hui, il faut croire que c'est plus difficile qu’un autre. Pourtant, ça faisait deux semaines que j'étais sur de bons rails.
La semaine dernière, j'ai réussi à finir la newsletter dans la journée et à la programmer pour envoi 16 heures avant. 16 heures avant ! Du jamais vu pour moi. Et la semaine d’avant, j'avais aussi fini le lundi, comme il se devait.
Est-ce le prix à payer ? Une semaine compliquée pour deux semaines de tranquillité ?
Et alors que j'écris toutes ces pensées, je me vois tomber dans mes propres pièges. Maud, tu sais pourtant que la créativité a des saisons. Ou plutôt, que le monde parfait dans lequel j'ai un système me permettant de pondre du contenu toutes les semaines de manière claire et organisée, n'existe pas.
Le mythe de l’écriture fluide
Je fais de la danse classique depuis quatre ans. Clairement, je ne suis pas la danseuse la plus élégante de la salle, mais ce n'est pas le point. Le point, c'est qu'il y a des mercredis où je trouve que je m’en sors bien, où je me sens progresser, et d'autres où mon cerveau ne semble plus faire la différence entre mes jambes et mes bras, la gauche et la droite.
Mais ces jours-là, je ne me sens pas en échec.
Je sais que la danse classique est un art difficile. Je sais que ça demande de l’effort et de la rigueur. J’ai suffisamment regardé Natalie Portman se tordre de douleur dans Black Swan pour le savoir.
Alors pourquoi je me pointe tous les lundis pour écrire cette newsletter en m’imaginant qu’il existe un monde dans lequel ça doit être simple ? Pourquoi est-ce que je me mets à penser que je “n’ai pas ce qu’il faut” dès que je galère à m’y mettre, à trouver mon idée ou à me satisfaire de ce que j’écris ?
Parce qu’à l’inverse de la danse (ou de n’importe quelle pratique sportive) l’écriture cultive une image de facilité.
Pensez aux écrivains, ou tout autre métier artistique dans les films. Les obstacles qu’ils rencontrent sont toujours externes :
Personne qui ne croit en eux
Difficultés à vendre leurs œuvres
Conflits avec des partenaires
Drogue, alcool, parents abusifs...
Mais jamais, Ô grand jamais, une difficulté quelconque à créer.
Et en attendant, vous et moi, on se retrouve devant notre page blanche en espérant qu’elle finisse par nous indiquer quoi faire. Mais rien ne se passe. Les mots se mélangent, rien ne sort comme il faut, et tout semble incroyablement mal formé.
On est bien loin du romantisme des écrans.
L’écriture est chaotique
Alors forcément, on se met à douter. Régulièrement, mes clients débarquent en session en me demandant s’ils font les choses comme il faut.
“Maud, je ne comprends pas trop… Il y a des fois où je pense à l’accroche de mon post en premier, et d’autres fois où je pense d’abord à la conclusion, ou même au milieu… C’est normal ?”, m’a demandé Aurélie.
Oui, c’est normal.
“Maud, je ne sais pas si j’ai fait les choses bien pour cet newsletter… J’étais parti sur une idée, et en chemin, je me suis rendu compte que j’en avais une autre. Du coup, j’ai fini par changer le titre et revoir mon introduction… C’est normal ?”, m’a demandé François.
Oui, c’est normal.
L’écriture est tout sauf un long fleuve tranquille, parce que l’écriture est le reflet de notre pensée. Et notre pensée, par défaut, est chaotique.
Écrire est putain de difficile. Parce que réfléchir clairement est putain de difficile. Et même si ChatGPT nous donne le sentiment de rendre les choses plus simples, je suis persuadée que nous sommes nés à une mauvaise époque pour notre capacité de réflexion.
Aujourd’hui, il est presque impossible pour la majorité des gens de rester assis dix minutes, sans prendre leur téléphone portable. Notre capacité de concentration est en chute libre, et on s’étonne d’avoir du mal à écrire ?
« Tout ici est tellement mélangé, rien n'est plus relié, et parfois je doute fort que quelqu'un dans l'avenir s'intéresse à toutes mes conneries »
— Anne Frank
Traverser les jours difficiles
Ces quatre dernières années, j’ai eu l’occasion d’échanger avec beaucoup de créateurs : écrivains, journalistes, auteurs, artistes… Et je n’en ai croisé aucun pour qui le processus d’écriture semblait parfaitement fluide 100% du temps.
Oui, tout le monde a des moments où tout se passe facilement (et on vit pour ces moments), mais tous ceux qui créent du contenu régulièrement depuis longtemps finissent par comprendre que :
« Vous n'avez pas le droit de penser que vous serez capable d'écrire parce que vous saviez écrire hier. En revanche, dans les moments sombres, on peut se dire qu'on a déjà fait face à cela. Vous apprenez qu'il vous faudra toujours marquer le temps, qu'il ne faut pas se précipiter, que si vous attendez, le livre viendra à vous. Mais ce n'est qu'avec l'expérience que l'on acquiert ces connaissances. » — Hilary Mantel.
Alors, que peut-on faire quand les jours sont difficiles et que les mots ne sortent pas comme il faut ?
Faites une activité physique.
Dan Brown a mis en place un système qui bloque son ordinateur toutes les heures pendant quelques minutes. Alors il se lève et fait quelques pompes. L’écriture est un travail très sédentaire. Or pour bien fonctionner, l’esprit a besoin que le corps soit stimulé. Si comme moi, l’idée de faire des pompes vous donne de l’herpès rien que d’y penser, sortez juste marcher.Autorisez-vous à ne rien faire.
Quand Neil Gaiman travaille sur un livre, il s'enferme dans sa cabane dans le jardin tout l'après-midi, sans ordinateur ni portable, de sorte à ce qu'il ne puisse faire que deux choses : écrire ou ne rien faire. Il explique qu'il lui arrive de rester planté là pendant de longues minutes parfois, ne rien faire, mais que rapidement, écrire devient plus intéressant que de ne rien faire. Faites une tentative sur un créneau d'une petite heure pour commencer. Laissez votre ordinateur et votre portable dans une autre pièce. Oui, c'est important de ne pas les voir. Et posez-vous. Je suis certaine que vous finirez par écrire quelque chose. Sinon, refaites l'exercice la semaine d’après. Vous ne tiendrez pas deux fois comme ça.Écrivez dans votre journal.
Régulièrement, quand je suis coincée, j'écris dans mon journal que je suis coincée. J'écris de quoi j'ai peur et ça me fait du bien. C'est comme si j'avais un enfant apeuré en moi et qu'il suffisait de l'écouter un peu raconter son cauchemar pour que ça l'aide à le calmer. Souvent, cette étape suffit à se débloquer et à faire jaillir quelques idées. Sinon, je me demande : qu'est-ce que tu écrirais si tu n'avais aucune peur ni aucune contrainte ? Ça me relance.Laissez la pâte reposer.
Pour certains, le problème n'est pas de trouver des idées ou de débloquer l'écriture. Non, le problème est qu'elles partent dans tous les sens et qu’ils peuvent écrire des pages et des pages sans se rendre compte que le début n'a plus rien à voir avec la fin ni avec le milieu. Dans ce cas-là, dédiez un jour à l'écriture de votre brouillon et n'hésitez pas aussi à travailler sur plusieurs brouillons en même temps. Prenez une nouvelle feuille dès qu'une nouvelle idée arrive. Revenez le lendemain pour vous relire avec un seul objectif : clarifier la structure de vos idées. N'hésitez pas aussi à en parler avec quelqu'un d'autre. Expliquer ce qu'on veut vraiment dire à quelqu'un d'autre permet souvent de synthétiser naturellement le propos.
Cherchez la discipline
Hier matin, alors que je lisais quelques pages de The Perfectionist’s Guide to Losing Control de Katherine Morgan Schafler, un passage a fait écho.
Elle explique que les gens ont tendance à s’auto-punir pour “grandir” et “apprendre la leçon”. On se dit qu’en étant dur avec soi-même, on s’assure de faire mieux la prochaine fois.
Sauf que la punition ne fonctionne pas. La punition n’a jamais appris à un enfant à faire mieux la prochaine fois. Ça lui apprend à éviter la source du problème.
Ce qui marche, en revanche, c’est la discipline.
« Construire un lectorat prend du temps. Soyez intransigeant avec votre process, mais bienveillant avec vos résultats. »
— Dan Brown
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
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C’est exactement le sujet qu’il me fallait. Ca me fait toujours du bien de te lire. Merci pour ton travail 🫶
Merci Maud pour ces mots qui font du bien !