Publication et créativité ne sont pas au même rythme.
#119 Ou comment feindre la régularité.
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Bienvenue dans cette édition #119 des Persos de Maud ! On est désormais 18,256 dans cette newsletter. Que tu sois là depuis le début, ou que tu viennes de me découvrir, merci à tous de me lire ❤️.

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Au programme
Publication et créativité ne sont pas au même rythme
L’art de tenir un backlog
Exploration et exploitation
Le rendez-vous avec l’artiste
Conclusion
La créativité régulière n’existe pas
Récemment, j’ai reçu un e-mail d’un podcaster me présentant les questions qu’il allait me poser durant notre interview. “Tu es l’une des rares à publier depuis 4 ans avec une régularité exemplaire. Comment fais-tu ?”. Cette question m’a interpellé. Ça m’a interpellé, parce que, de mon point de vue, je ne suis pas du tout régulière.
Tout d’abord, il faut que je l’admette, non, je n’ai pas publié 2 posts Linkedin par semaine depuis 4 ans sans failles. Il y a beaucoup de semaines où je n’ai publié qu’un seul post sur les deux, et même quelques semaines où je n’ai rien publié du tout (comme la semaine dernière d’ailleurs).
Ensuite, même si, dans les faits, mes contenus sont publiés globalement de manière régulière, ma production et créativité, elles, ne le sont pas du tout. Ma publication, production, et créativité ne sont pas au même rythme.
Avec le temps, j’ai remarqué que des gens avaient tendance à confondre les trois notions. Ils s’imaginent que quelqu’un dont la publication est régulière, doit forcément avoir un système de production réglé comme une horloge derrière, et une créativité toujours au top.
Ils partent alors en quête d’un système qui leur permettrait d’avoir une régularité dans leur créativité. Folie. Mason Currey l’a parfaitement rappelé dans sa dernière newsletter :“Certes, dans une certaine mesure, le processus créatif est un mystère universel – c’est ce qui me pousse à en parler semaine après semaine ; Je suis fasciné par la façon dont les gens tentent d’organiser leur vie pour tirer le meilleur parti d’eux-mêmes, de manière créative, tout en reconnaissant que nous avons un contrôle limité sur tout cela.”
Pour les “vrais” artistes, vous me direz, la régularité n’est pas vraiment un peu problème. Ils peuvent très bien s’exclure pendant un temps dans une grotte et revenir ensuite sans que cela impacte leur carrière. Mais, pour nous, qui utilisons la création de contenu pour nos business, la régularité est cruciale. Surtout pour les algorithmes.
Alors, comment publier de manière régulière alors que notre créativité est irrégulière ?
L’art de tenir un backlog
Quand j’ai démarré dans la création de contenu, j’ai commencé en “flux tendu”. J’avais une idée, je l’écrivais. Tout simplement. Ce système a marché pour moi pendant un peu moins d’un an. Tous les mardis et jeudis, j’avais un créneau dédié dans mon agenda pour écrire et publier, et je ne passais pas à autre chose tant que ce n’était pas fait. Je n’avais pas de contenus d’avance. En revanche, j’avais commencé à prendre le réflexe de noter les idées que j’avais au fur et à mesure qu’elles me venaient dans la semaine dans un “incubateur à idées” — un gros fichier Notion pour moi.
Si vous êtes au tout début de votre aventure dans la création de contenu, je vous conseille de commencer comme ça aussi. Vous n’avez pas besoin de complexifier le processus. Le principal à ce stade est de se lancer et un système trop difficile à tenir peut représenter une friction de trop, vous amenant à abandonner.
Néanmoins, arrivera ce moment fatidique où vous aurez du mal à trouver une idée qui vous plaît le jour où il faut publier. Ce jour-là, vous pourrez songer à changer de processus.
En ce qui me concerne, j’ai conservé mes sessions d’écriture, mais je n’écris plus que sur un seul post. Je me balade dans mon incubateur à idées et complète les posts qui me parlent. Parfois même juste une phrase. Je jongle comme ça d’un post à l’autre, pendant une petite heure. Puis, je finis par en choisir un que je complète jusqu’au bout et publie.
Ce processus a plusieurs avantages :
Jongler sur plusieurs posts sans pression de résultat immédiat est un peu comme une salle d’échauffement pour mon cerveau. Je suis persuadée que c’est cette heure de pré-travail qui me permet d’écrire ensuite le post du jour en seulement 20 minutes.
Les jours où je suis très créative, je complète beaucoup de posts et note souvent une à cinq idées supplémentaires. Je me retrouve alors avec un backlog de posts prêts à être publiés.
Les jours où je suis moins créative, je complète très peu de posts (parfois même aucun pour les jours où c’est vraiment la merde), mais j’ai un backlog dans lequel je peux piocher un contenu à publier.
Ainsi, je donne l’illusion d’être régulière sans l’être.
Exploration et exploitation
On ne peut pas contrôler la créativité. En revanche, on peut créer un environnement et conditions dans lesquels on peut se sentir plus créatif. À en croire beaucoup d’artistes, il semblerait que de faire une pause de temps en temps pour se nourrir en fasse partie.
Tous les 7 ans, le designer Stefan Sagmeister ferme son studio de création et prend une année sabbatique. Dans son TED Talk, il revient un peu plus longuement sur son choix. Dans une chronologie de vie typique, les 25 premières années sont consacrées à l'apprentissage, les 40 suivantes au travail et les 25 dernières à la retraite. Pourquoi ne pas retrancher 5 ans à la retraite et les intercaler dans les années de travail ?
Au-delà du simple plaisir de profiter de la vie, ce qui est intéressant, c’est l’impact de cette année sur sa créativité. Selon lui, "Tout ce qui a été conçu au cours des sept années qui ont suivi la première année sabbatique est issu de la réflexion menée au cours de cette année sabbatique".
Dans son livre “Show Your Work”, Austin Kleon exprime une manière de fonctionner similaire : "J'ai passé mes deux premières années d'études à travailler à temps partiel dans une bibliothèque, sans rien faire d'autre que lire, écrire et dessiner. Je dirais que j'ai passé les années qui ont suivi à mettre en œuvre une grande partie des idées que j'ai eues pendant cette période."
D’ailleurs, l’année sabbatique de Sagmeister n’est pas une année de vacances. Il commence l’année par lister toutes les idées qu’il a envie d’explorer, puis les reparties comme un collégien sur un calendrier annuel. C’est une année d’exploration.
Ce que les sabbatiques de Sagmeister montrent, c’est qu’il est bénéfique d’alterner les phases d’exploration et les phases d’exploitation. Mes sessions d’écriture sont des sessions d’exploitation. Je ne fais pas de veille ni de lecture durant ces sessions. J’écris ce qui me vient en tête, et souvent, ce qui me vient en tête est le résumé de ce que j’ai lu, écouté, et vu dans les semaines précédentes.
Le problème, c’est qu’on ne peut pas tous se permettre de prendre une année complète pour faire de l’exploration. Alors, comment explorer toute l’année ?
Le rendez-vous avec l’artiste
Dans son livre “The Artist’s Way”, Julia Cameron introduit dès les premières pages la notion du rendez-vous avec l’artiste : un créneau toutes les semaines dédié à explorer quelque chose qui nous intéresse ou nous excite.
Parmi tous les exercices qu’elle propose, Julia explique que le rendez-vous avec l’artiste est probablement celui que les gens ont le plus de mal à mettre en place, car, dans une société qui valorise le travail, comment s’autoriser quelques heures pour “jouer” toutes les semaines peut nous aider à avancer ?
Il m’a fallu plusieurs semaines avant d’oser prendre un créneau dans mon agenda pour faire une activité purement créative, et j’avoue avoir beaucoup de mal à la tenir. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de remarquer que les périodes où j’ai effectivement fait des rendez-vous avec l’artiste, sont des périodes où je me sentais plutôt créative.
Pour moi, les rendez-vous avec l’artiste ont pris la forme de cours de peinture, de sessions de lecture, et de balades solitaires, mais Julia explique qu’il n’y a pas de règle. Un rendez-vous avec l’artiste ne doit pas être une activité “créative” comme on l’entend ; juste une activité qui nous fait sortir un peu de notre zone de confort. Quelque chose qui nous rend curieux. Quelque chose qui nous fait plaisir.
Conclusion
Cette newsletter a été une des plus dure à sortir pour moi. J’ai tenté une première fois de la rédiger samedi, dans le train, sans succès. Puis, hier, à nouveau dans le train, sans succès non plus. Ce matin, je me suis réveillée avec un mal de tête intense sans trop savoir pourquoi, toujours sans réelle idée de sujet. Mais je ne me suis pas donné le choix. Un peu comme avec mes posts LinkedIn à mes débuts, j’ai fixé une deadline et je ne m’autorise pas à quitter mon bureau temps que ce n’est pas envoyé.
Pourtant, vous avez probablement lu cette édition sans vous en rendre compte.
Alors, la prochaine fois que vous êtes dans le dur alors que vous écrivez un contenu, rappelez-vous que vos lecteurs ne lisent pas vos doutes. Un athlète qui coure un jour de fatigue réalise peut-être une moins bonne performance, mais il courra quand même toujours plus vite que vous et moi, tout simplement parce qu’il s’est entraîné pour ça toute sa vie.
Ce qui compte, c’est de participer, comme ils disent.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
Un grand merci aux entrepreneurs de la communauté qui ont soutenu cette édition :
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LemonRose Kinésiologie, s'alléger, s'épanouir et avancer grâce aux séances de kinésiologie avec Marine.
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Je partage tous les éléments que tu reprends dans cette édition. Par contre, je mesure que tu es bien plus assidue et Perfectionniste que moi. (Hormis pour les carrousels qui demandent 30 minutes, 90% de mes Posts sont lancés trop spontanément, en 5 minutes. Juste une relecture pour l'orthographe. Alors que Toi, tu affines ton processus dans les détails. Et cela fait évidemment, une réelle différence dans l'impact. Incontestablement). 👍👌
J'ai adoré cette newsletter, le sujet de la créativité me passionne, je n'ai jamais lu the Artist Way mais je le vois partout en ce moment. Prête à glisser un moment de créativité dans ma journée ;) Merci Maud !