Ce que le mannequinat m'a appris sur le personal branding.
#184 Ou le principe du "crop top vert émeraude".
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Bienvenue dans cette édition #184 des Persos de Maud ! On est désormais 23,096 dans cette newsletter. Que tu sois là depuis le début, ou que tu viennes de me découvrir, merci de me lire ❤️.
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Honnêtement, je pensais plutôt bien maîtriser le sujet de l’IA. Mais dès le premier module du Bootcamp IA, j’ai appris des choses que j’ai pu mettre en place tout de suite pour mon business.
C’est clair. C’est simple. C’est concret. Et c’est actionnable.
Mais ce que j’ai préféré, c’est la philosophie de Marjolaine vis-à-vis de l’IA, qui garde une touche humaine, et l’utilise comme un outil pour développer notre créativité, et non pas comme un simple exécutant.
Si vous voulez comprendre comment utiliser l’IA pour gagner du temps, structurer vos idées et produire mieux, cette formation vaut largement l’investissement.
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Au programme
Une leçon apprise à la dure
Le piège du top noir
Trouver son crop top émeraude
Une leçon apprise à la dure
À 19 ans, le hasard a fait que je suis devenue mannequin.
C’est un métier qui peut sembler glamour. Je sais que les gens s’imaginent tout de suite les paillettes, les soirées déjantées sous cocaïne, ou les journées à enchaîner les shootings photo avec des stars.
La réalité, c’est que je passais la majorité de mes journées en casting. À crapahuter d’un côté à l’autre de Paris, mon book et une paire de chaussures à talons dans le sac. J’attendais jusqu’à plusieurs heures dans d’interminables couloirs que la file de filles toutes aussi grandes et minces que moi s’amenuise, et sonne enfin mon tour.
Mon tour de m’élancer devant le directeur de casting et le client du jour.
Les cheveux lissés et rassemblés en queue-de-cheval sage, comme toutes les autres filles. En jean noir et débardeur noir, comme toutes les autres filles aussi. À faire quelques pas comme on m’avait appris à l’agence, pendant que le directeur de casting feuilletait mon book.
S’arrêter devant eux. Se faire prendre en photo. Si on a de la chance, peut-être refaire quelques pas, peut-être même essayer un vêtement de la collection et refaire quelques pas. Ou s’entendre dire “merci” et partir pour le casting suivant.
Voyez-vous, les castings sont très normés.
Toutes les agences de mannequins donnent les mêmes directives : pas de make-up, des vêtements noirs, pas de bijoux, et les cheveux attachés. Être le plus lisse possible pour que le client puisse se projeter.
Un jour, alors que j’attendais patiemment mon tour dans le couloir d’un superbe appartement haussmannien, une mannequin cotée de l’époque a fait irruption et s’est installée sur la chaise en face de moi.
Chez elle, tout était différent.
Elle s’était assise avec une désinvolture que je n’avais jamais vue chez les autres filles. Ses cheveux étaient ébouriffés, et elle portait une longue jupe blanche légèrement transparente, avec un petit crop top en cuir vert émeraude. Que de style ! Dans le couloir, on ne voyait plus qu’elle.
Sur les années qui ont suivi, j’ai croisé d’autres mannequins connues lors de castings, et mon constat était toujours le même : elles ne suivaient pas les règles données par les agences. Elles venaient avec leur propre style, avec leur propre proposition.
Alors, certes, cela ne devait pas toujours marcher, mais au moins, au lieu de se donner 1 chance sur 120 comme moi de se faire repérer au milieu de toutes ces filles extrêmement similaires, elles réduisaient le jeu à 1 chance sur 2 :
soit ils adorent,
soit ils n’aiment pas.
Le piège du top noir
À 23 ans, j’ai quitté le mannequinat sans jamais avoir osé me pointer en castings avec mon crop top vert émeraude. Trop peur de déroger aux règles imposées par mes agents. Trop peur de “cramer ma réputation”. Trop peur de prendre un risque.
Et je ne suis pas devenue Top Model.
En revanche, j’ai retenu la leçon. Et je me suis promis de ne plus jamais écouter le conseil de porter un débardeur et pantalon noir1 parce que c’est “ce qui se fait dans le secteur”. Je me suis promis de venir avec ma propre proposition. Avec mon crop top vert émeraude.
10 ans plus tard, c’est exactement ce que j’ai fait sur Linkedin.
J’ai parlé d’introversion et de créativité quand 100% des contenus sur cette plateforme parlaient de ROI et d’acquisition. J’ai osé dire que j’étais solo quand tous les autres disent “nous” pour faire croire qu’ils sont une “agence sérieuse”. Et surtout, j’ai défini mon esthétique et ma patte, qui ne ressemble pas à celle des autres.
À l’inverse, aujourd’hui, je vois beaucoup de mes clients tomber dans le piège du débardeur et pantalon noir.
Je vois des CEOs faire les mêmes prises de parole que leurs concurrents, parce que “c’est ce qui se fait dans le secteur”. Ils enfilent leurs tenues noires et rassemblent leurs cheveux en queue-de-cheval. Et pourtant, ceux qu’on écoute et qui captent l’attention sont ceux qui viennent avec une proposition — qu’on aime ou pas (Grégoire Gambatto, Maud Caillaux, Guillaume Moubeche, Anthony Bourbon …).
Du côté des freelances et solopreneurs, c’est la même chose. La plupart n’osent pas prendre position pour “ne pas se fermer des portes”, et adoptent la stratégie caméléon pour que le client puisse se projeter. Et pourtant, ceux qui font décoller leur business sont ceux qui créent des offres spécifiques, avec une vraie prise de position (Franck Debue, ou moi).
Trouver son crop top émeraude
Une fois qu’on a dit ça, la question devient : comment fait-on pour trouver sa différenciation ? Comment fait-on pour sortir du lot sans pour autant tomber dans le “too much” ou le “à côté” ?
Honnêtement, c’est une question qui mériterait un livre entier. Néanmoins, je vais vous donner les 5 points qui me semblent essentiels pour démarrer cette réflexion :
Acceptez de prendre un risque. Vous serez probablement “too much” ou “à côté” pour beaucoup de gens. Mais rappelez-vous qu’au moins, vous êtes sorti de la chance sur 120 et que vous jouez désormais à un jeu avec une chance sur deux.
Allez à l’opposé du pendule. Beaucoup de philosophes ont expliqué que la société oscillait systématiquement d’un extrême de pensée à un autre, comme un pendule. Si vous voulez vous démarquer, mieux vaut vous placer de l’autre côté du pendule, là où il n’y a personne en ce moment.
Choisissez votre communauté. À quel groupe essayez-vous d’appartenir ? Les geeks ? Les startupers tech ? Les marketeux dans le luxe ? Quels sont leurs codes esthétiques ? Allez sur Pinterest et tapez le nom de votre communauté. Vous allez tout de suite voir l’esthétique vers laquelle vous devriez tendre (par exemple, moi je cherche à appartenir à la communauté des écrivains, journalistes, et artistes).
Ouvrez les yeux. Trouvez vos role models, et faites l’exercice de l’oeil analytique. Le plus vous analyserez et mélangerez vos influences, le plus vous développerez votre style particulier à vous.
Faites confiance à la constance. Le style finit toujours par se voir, à condition d’être répété. Votre crop top émeraude n’a pas besoin d’être criard : il a juste besoin d’être porté souvent, jusqu’à devenir votre signature.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
PS : et si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à les poser en commentaires !
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En l’occurrence, vous remarquerez que je suis souvent habillée en noir aujourd’hui. Col roulé noir. Pantalon noir. Vous aurez donc compris que c’était une image figurative et non à prendre au pied de la lettre. Que l’idée importante ici, c’est de ne pas chercher à rentrer dans le moule.
Remarquable newsletter ! Récit captivant, et si puissant le 1/120 vs 1/2 ! Un régal de te lire
Conclusion : il faut oser prendre des risques et se démarquer. Merci Maud !